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La vie de l’Asso

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Pierre Bardina et son copain Nicolas Massat en stage à la Pierre St Martin

Il faut bien l’avouer, après quelques années en fauteuil, je n’avais pas encore testé la pratique phare de l’hiver : le ski. C’est avec mon compère Nicolas Massat, double amputé fémoral, que nous avons testé pour vous, les premières glissades en fauteuil de ski. La station choisie est familiale, son école de ski propose des cours handis, c’est La Pierre Saint Martin. Suivant les conseils d’autres handis-skieurs, nous opterons pour un mini stage de 3 fois 2 heures, un moniteur pour 2 skieurs.

C’est Frédéric Viard, président de l’association « La Pierre Handiski » qui nous accueille pour notre première session. « La Pierre Handiski » est une association labellisée Tourisme et Handicap, et dispose de fauteuils Dualski, GMS, articulés et Uniski Teissier. C’est sur ces derniers que nous avons choisi de faire nos armes.
Le stationnement au pied des pistes est aisé et réservé (11 places) et l’ascenseur tout proche nous monte au front de neige: les engins nous attendent, avec Robert, membre actif de l’association, qui sera notre «sherpa» pour tous les cours.

Le transfert n’est pas vraiment facile et de l’aide est nécessaire; la coque du fauteuil doit absolument être à la bonne taille: pas question de flotter dans son fauteuil. A ce propos, quelques détails qui ont leur importance, pour ne pas se gâcher la journée… D’abord, le froid : s’il y a des accrocs à la sacro sainte combinaison, j’opte plutôt pour le pantalon à bretelle, plus facile pour se sonder ou installer et vérifier son système collecteur (étui + poche). Pour ce dernier, prendre un soin particulier à son installation, la fuite par moins 10° n’est pas une chose agréable. Ne pas lésiner non plus sur la qualité de la veste et des gants, votre confort en dépendra; optez pour le Goretex, qui vous garantira une bonne liberté de mouvement.

Ça y est, nous sommes dans les bobs. Les 2 premières heures de leçon sont consacrées à l’équilibre sur l’engin et à la notion de glisse et de direction. Les barres situées à l’arrière du fauteuil permettent un apprentissage en toute sécurité : les instructeurs sont juste derrière, reprenant toutes nos bourdes. L’équilibre – si on reste concentré – est vite acquis; comme dans la plupart des apprentissages, la concentration est décisive. Pour se diriger, les stabilos entrent en action : ouverture du poignet dans le sens de la courbe, et hop, c’est magique, on tourne…mal le premier jour, mais on tourne. Les 2 premières heures passent vite, nous pensions nous prendre plus de gamelles : le second jour nous comblera…

Les soirées en station sont parfois rudes…Ce fût le cas et c’est la figure en travers que nous nous présentons pour notre deuxième session à Fred et Robert. Sitôt sur le bob, les 2 compères nous mettent dans l’ambiance : au menu, de la glisse « sans être tenu »…mais pour cela, faut grimper, pas de pente pas de glisse. Nous arrivons donc devant le perchman pour notre première montée.

Le système est simple : une double corde accrochée à la perche tracte le fauteuil, qui est largué par un système rapide tenu dans la main. Facile à dire. Le perchman attend que nous donnions le top, et miracle ça marche. Bon je ne dis pas que nous n’avons pas pris quelques gamelles, mais dans l’ensemble le système est maîtrisé. Enfin de vraies pistes, enfin la descente.

Fred et Robert sont toujours là et l’après midi se passe sous le soleil et une neige fraîche de la veille : un régal. Nous testons dans la joie et la bonne humeur la figure de « la tortue gelée » (quand tu tombes, pas facile de se relever, il faut un peu de temps avant de pouvoir le faire seul). J’ai enfin compris pourquoi les marques sont SOUS le ski, c’est un peu comme le Vendée Globe ! Enfin pas de bobo, nous ne sommes pas encore des pros et la vitesse de chute n’est pas supersonique. Cette deuxième après midi nous conforte dans notre avis : pourquoi n’avons-nous pas essayé plus tôt !

Le troisième jour est pour nous le grand lâché ; après une paire de remontées à la perche, et autant de descentes pour nous remettre dans le bain, Fred nous explique la 2ème fonction de l’amortisseur : soulever la coque pour pouvoir prendre un télésiège ; ici être accompagné est primordial. La manœuvre n’est pas facile la première fois : Déverrouiller l’amortisseur, détacher la sangle de maintien du dossier, se positionner pour la prise du télésiège et en avant. Des années que nous n’avions fait ça… le point de vue est superbe. Mais l’arrivée, c’est gamelle : faut rester penché en avant jusqu’à l’arrêt et re-serrer le dossier ; pas facile, besoin de pratiquer. Mais la descente vaudra cette peine.

Si le ski était confidentiel il y a encore une dizaine d’année, nul doute que son succès, même dans les petites stations, n’est pas prêt de s’estomper. Aujourd’hui, il se pratique comme les valides, aux mêmes prix, aux mêmes endroits (ESF) et avec les mêmes moniteurs. Même s’il faut pas mal de pratique avant d’envisager une totale autonomie – sans sherpa -, le ski est une pratique qu’il faut à tout prix essayer, quelque soit son handicap, puisque le matériel s’adapte.
Merci à Frédéric Viard, Bernard Gonzalez et Robert Juanicotena de l’association La Pierre Handiski: http://www.lapierrehandiski.com/ el : 06 85 60 51 14
Pierre Bardina. (http://www.andy.fr/)
Nicolas Massat (http://www.freespirit.fr/)

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